Socialisation: la qualité, pas la quantité!
La semaine dernière, nous avons emmené Keziah chez un vétérinaire ophtalmo à Bruxelles. Elle va très bien, ne vous inquiétez pas. Mais cet examen est un préliminaire nécessaire à l’aventure qui se prépare à priori pour la fin de l’année, puisque si tout va bien, Keziah sera maman début 2025. Il y a encore d’autres étapes à franchir avant de confirmer que ce sera le cas, mais la machine est lancée…
Est-ce que cela vous intéresserait que je partage cette aventure avec vous, pour vous faire découvrir les coulisses, et tout le travail que ça représente, d'élever une portée pour préparer chaque chiot à une belle vie dans sa future famille?
Bref, revenons à l’objet de cet article !
Je vais commencer par le récit de cette petite expérience dans un contexte plus global. Keziah est née en janvier 2021, donc encore en plein covid. Elle a aujourd’hui 3.5 ans.
Pour les portées précédentes (nous élevons en moyenne une portée tous les 3 ans), nous avions l’habitude d’accueillir les futures familles à la maison tous les week-ends. Evidemment, en 2021, avec le Covid, nous avons dû trouver une autre façon de fonctionner… Les chiots ont juste reçu la visite de nos proches : environ 5-6 personnes, pas plus.
Nous avons aussi bien sûr veillé à leur procurer les stimulations nécessaires, à petites doses, pour éveiller leurs sens et leurs esprits tout en douceur.
J’avais déjà arrêté de donner des cours collectifs, Keziah n’a donc jamais participé à un cours collectif, quel qu’il soit. Je lui avais par contre organisé des rencontres individuelles avec d’autres chiens, pour qu’elle puisse être en contact, si elle le voulait, avec des congénères de différents âges, couleurs, tailles, etc. Il y en a eu 7 si mes souvenirs sont bons. Avec le 7ème, j’ai senti qu’elle commençait à se lasser, et je n’ai pas renouvelé l’expérience. Grâce à ces rencontres individuelles, il était facile de voir si le contact passait bien entre les deux loulous, et de nous adapter à ce que nous observions (faire des pauses, calmer le jeu, s’arrêter à temps, etc).
Jusqu’à l’âge de 4-5 mois environ, elle a eu, rencontres canines comprises, 2 voire 3 activités par semaine, dont la durée était adaptée à son âge (en général aux alentours de 20-30 minutes) :
- soit une petite promenade dans le quartier,
- soit un peu plus loin avec un trajet en voiture,
- soit avec le reste de la troupe,
- soit une fois ou l’autre en ville,
- ou chez une connaissance.
Et je suivais simplement son rythme. Si elle voulait s’arrêter, je m’arrêtais avec elle, et nous observions ce qui se passait autour de nous, jusqu’à ce qu’elle m’indique être prête à se remettre en mouvement. Nous avons principalement profité des situations qui se présentaient à nous, sans précipitation et sans pression. Souvent, nous ne faisions rien du tout. Juste être ensemble et savourer ses facéties de jeune chien.
Elle vivait simplement notre vie de famille, avec tout ce que cela comporte.
L'air de rien, une vie "normale" est déjà pleine de stimulations et d'expériences pour un jeune chien. Souvent, les parents de chiots ne le réalisent pas et, par peur de "ne pas en faire assez", cherchent à multiplier les sorties, les jeux, les rencontres, etc... au risque de surstimuler leur jeune compagnon! (et de créer ainsi des comportements non souhaités...) A nous d'essayer de voir le monde à travers leurs jeunes yeux, pour prendre conscience, le mieux possible, de ce qu'ils vivent, et comment.
Keziah nous a accompagnés, avec le reste de le troupe, pour la première fois quand elle avait environ 8 mois. Là aussi, elle s’est adaptée sans difficulté à ce tout nouvel environnement. Notamment parce qu'elle a vu que nous étions détendus.
Bref, tout ça pour dire que nous étions loin d’une liste d’expériences à lui faire vivre… nous avons simplement profité de ce qui était disponible, à proximité, selon les moments, son état d’esprit, et le nôtre. Et nous avons été attentifs à lui transmettre, à travers nos propres attitudes, un message rassurant: "tout va bien, tu peux te détendre", qui lui a servi de repère.
Lundi dernier, pour notre rendez-vous ophtalmo, nous nous sommes retrouvés sur un axe avec un trafic important, des bus, des vélos, des motos, etc. Et notre petite princesse des champs s’est comportée comme si de rien n’était, après 2-3 minutes d’observation étonnée, comme si elle avait pensé « mais c’est quoi ce monde, ici ? Où sont les betteraves, les lièvres et les tas de purain ? ». Ensuite, elle s’est tout simplement mise à explorer cet environnement étrange…
Dans la salle d’attente, elle s’est couchée d’elle-même près de nous, paisible.
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L’examen ophtalmo n’est pas douloureux bien sûr, mais je peux imaginer que les chiens trouvent bizarre, voire désagréable, d’être maintenus, pendant qu’on leur braque sur les yeux des faisceaux lumineux, avec des instruments étranges… Pourtant, pendant l’examen, Keziah s’est montrée coopérative, elle est restée calme et tranquille.
Conclusion de l’expérience, au-delà du fait que nous sommes très fiers de son comportement et heureux que les résultats des tests soient bons, c’est qu’il n’est vraiment pas nécessaire d’en faire des tonnes pour donner à un chiot, les outils et les compétences nécessaires à son évolution sereine dans notre société !
Mon mantra à ce sujet : la qualité, pas la quantité !
La socialisation des chiots est fondamentale, c’est certain. Et la façon dont elle est gérée dépendra, entre autres, de la façon dont les premières semaines chez l’éleveur se sont déroulées. Mieux l’éleveur aura préparé le terrain (en fait, c’est une partie essentielle de son travail !), plus ce sera facile ensuite pour les acquéreurs. Bien sûr, si vous accueillez à la maison un chiot ou un chien qui n’a pas bénéficié d’une bonne préparation, la manière de fonctionner pour le familiariser à notre monde devra être adaptée. Mais en tout état de cause, « la qualité, pas la quantité » reste de mise.
Je pourrais ajouter… (entre autres)
- « prendre le temps, plutôt que de se précipiter » … il n’y a ni urgence, ni échéance
- « écouter son chiot/son chien, avant tout et s’adapter » … suivre son rythme.
N'oublions pas que l'état émotionnel dans lequel une expérience est vécue, s'imprime "dans" les cellules de l'individu en même temps que l'expérience elle-même, de façon indissociable. Sans doute aura-t-il d'ailleurs l'impact le plus important! Nous savons tous que quand nous ressentons une grosse peur en lien avec une expérience, toute expérience similaire aura tendance à nous inspirer la même crainte...
Il en va de même pour les émotions positives. Ne l'oublions pas lorsque nous accompagnons nos chiots dans leur découverte de leur environnement!
Saviez-vous que l'odorat est le sens qui est le plus associé aux émotions? Etant donné les capacités olfactives de nos chiens, j'imagine à quel point l'association aux émotions doit être d'autant plus forte pour eux!
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Accompagner les parents de chiots est une aventure qui me passionne! Il y a tant de choses à découvrir, à apprendre, à comprendre, sur soi et sur la boule de poils qui vient bouleverser notre vie!
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Si vous connaissez quelqu'un que cela pourrait intéresser, n'hésitez pas à lui transmettre cet email!
Merci!
Cécile
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Cécile
