Le 24 juin dernier, j’écrivais un article concernant Emmy qui a fait un AVC à 15 ans, et l'accompagnement que cela demande.
Cet épisode a suscité pas mal de réflexions chez moi par rapport à la façon la plus juste (possible) d’accompagner nos compagnons canins, selon leur besoin du moment… quel que soit leur âge. Je me dis souvent que quand nos loulous vieillissent, finalement, ils ont besoin d’un soutien similaire à celui qui leur a été nécessaire à leurs débuts, quand ils se construisaient en tant que chiots. Le niveau de surveillance/attention requise est vraiment très proche. Il faut à nouveau les aider pour la propreté en leur rappelant de sortir avant d’aller faire dodo, leurs promenades sont adaptées, etc.
D’une certaine façon, la boucle se boucle. D’un bout à l’autre, notre soutien est nécessaire… à nous de sentir de quelle façon, dans quelle mesure, pour soutenir sans envahir…
Quand nous accueillons nos boules de poils à la maison, il y a tout de suite un désir naturel de vouloir les protéger, leur éviter toute mauvaise expérience. Nous devons apprendre à sentir comment les accompagner dans leur évolution sans les pousser dans des situations pour lesquelles ils ne sont pas encore prêts, mais sans non plus les couver ou les surprotéger…
L’apprentissage de l’autonomie est fondamental pour leur développement en tant qu’individu, qui apprend à connaître ses propres possibilités et limites, mais aussi pour la relation que nous voulons tisser avec eux. Une relation harmonieuse, c’est un rapport dans lequel deux individus, distincts et indépendants, avec une identité propre, choisissent de se retrouver pour se découvrir et avancer ensemble.
Quand nous laissons nos loulous (re)prendre leur autonomie, nous récupérons aussi un peu la nôtre… et le plaisir d’évoluer côte à côte en est encore grandi.
Pour nos chiots, apprendre l’autonomie, c’est (entre autres) progressivement apprendre à s’occuper seul, à être seul, à ne pas être le centre du monde… tout se sentant en sécurité dans une relation bienveillante. C’est aussi savoir que nous sommes là pour eux, mais qu’ils peuvent faire leurs propres expériences. D’une certaine façon, nous représentons la sécurité à laquelle ils peuvent venir se réchauffer quand le besoin s’en fait sentir.
Pour nos séniors, rester autonome, c’est continuer à pouvoir faire certains choix qui leur font du bien.
Dans les deux cas, pour nous, c’est apprendre à ne pas être sur leur dos en permanence, paniqué à l’idée de ce qui pourrait arriver… tout en veillant à leur sécurité et à leur bien-être…
C’est aussi faire de notre mieux pour prendre les meilleures décisions possible, en sachant qu’on n’a jamais de garantie. Souvent, c’est après-coup qu’on se dit « oh, zut, ce n’était pas une bonne idée en fait » … il est donc vraiment important de faire preuve de flexibilité et d’acceptation par rapport à nos propres choix ! Dans ce domaine-ci comme dans les autres, c’est souvent en faisant des erreurs que nous apprenons… et que nous pouvons réajuster le tir, au fur et à mesure.
Me vient l’image de marcher sur un fil… ce n’est pas forcément un équilibre facile à trouver, et il est plus probable que nous tombions de temps à autre, l’un comme l’autre. Mais n’est-ce pas dans ces moments-là que nous pourrons faire le point, par rapport à nous-mêmes, ainsi que par rapport aux besoins de nos compagnons ?
Leurs besoins sont comme les nôtres, en perpétuelle évolution… alors à nous d’apprendre, pour les accompagner au mieux de nos possibilités, à sentir ce qui change. Alors nous pouvons faire de notre mieux pour nous adapter, et rester dans cette relation où chacun peut rester lui-même et être honoré en tant que tel. Nous ferons des erreurs, mais ça aussi, ça fait partie de l’aventure !
On met souvent, à juste titre, l’accent sur le fait que la période de socialisation des chiots (de leur 3ème à leur 14ème semaine environ) est une période sensible, pendant laquelle un chiot pourrait être plus marqué par les expériences. Il est en pleine construction. La façon dont il vit et intègre les expériences dépend entre autres, de sa personnalité. Un même évènement peut évidemment être vécu de façon totalement différente par deux individus.
Alors oui, c’est une période sensible. Mais je pense aussi que si nous prenons nos décisions à partir d’un esprit profondément bienveillant et le plus informé possible, il y a moins de chances que les choses dérapent… Et en cas de couac, bien souvent, nos chiots sont plus solides qu’il n’y paraît ! La plupart sont capables, comme nous, de faire preuve de résilience et de retomber sur leurs patounes, sauf si nous dramatisons 😉.
Tout cela pour dire qu’accompagner un chiot dans sa propre évolution, à un rythme qui n’appartient qu’à lui, c’est apprendre à observer, à écouter, à sentir, avant de faire le choix des expériences que nous lui proposons et de la façon dont nous pouvons l’accompagner et le soutenir sans l'envahir ni le couver…
Personnellement, après avoir consulté mes connaissances et mes capacités de réflexion, c’est à mon instinct et à mon intuition que je me fie pour prendre mes décisions sur la façon qui me semble la plus appropriée pour accompagner nos louloutes à travers les différents stades de leurs vies.
Cette recherche permanente d’équilibre et de justesse, dans un contexte de constante évolution, est un chemin en soi (un chemin vers soi?), qui nous fait grandir, chacun de son côté, et ensemble ! Et c’est un chemin qu’il convient de savourer, à travers ses hauts et ses bas, parce qu’il n’est pas éternel… peut-être que remettre les choses dans cette perspective-là, aussi peu réjouissante soit-elle, peut nous aider à relativiser, plutôt que de dramatiser les difficultés et à les laisser prendre toute la place.
Je suis passionnée par ce chemin de découverte mutuelle que nos chiens nous proposent, notamment au travers des différentes étapes qu'ils traversent.
Contactez-moi pour que nous puissions voir comment je peux vous aider à accompagner au mieux votre chien!
